mardi 7 août 2007

La guerre des mines au Katanga (surtout à Kolwezi, pour Kamoto)...

Source : Digitalcongo.net, Le Potentiel
Date de survenance : 07 août 2007...et avant, et après...
Date de première publication sur Internet : 07 août 2007

Texte intégral :
La guerre des mines au Katanga.

Quand à Kinshasa, l’on discute à travers une commission spéciale de revisitation des contrats miniers, les multinationales minières ont leur regard ailleurs et ne se préoccupent nullement de ce qui se passe en RDC.

Encore une fois, c’est dans la riche province de Katanga que se joue le dernier scénario rapporté par « Trends tendances », un magazine belge, sous le titre « Guerre sans merci dans les mines congolaises ».

(Note du collecteur :
Article disponible sur "La Gazette de Kolwezi" :
La Gazette de Kolwezi
www.kolwezi.info: Londres, Toronto, Kinshasa : luttes acharnées pour le contrôle de Katanga Mining Ltd et de TOUT Kamoto ...tant pis pour les principaux concernés !...
)

L’enjeu, c’est évidemment le contrôle pour l’exploitation de la mine souterraine de Kamoto qui s’est écroulée début 1990.

2 groupes miniers, Camec et Nikanor, se livrent une lutte acharnée pour le contrôle de Katanga Mining limited (KML), groupe minier coté en bourse de Toronto au Canada, dont le Belge Georges Forrest est l’un des actionnaires.
La bataille est rude, si rude qu’il a fini par briser le cercle de la discrétion.

Car, Nikanor, dans lequel se retrouve Dan Gerter - déjà en RDC à tra­vers Emaxon – a mobilisé tout son état-major pour avoir accès à l’exploitation de la mine sou­terraine de Kamoto malgré les titres dont dispose la DRC copper and cobalt project (DCP) - sa représentation en RDC qui a reçu de l’Etat congolais l’autori­sation d’exploitation des mines de KOV, toujours au Katanga, com­prenant la mine à ciel ouvert de Kamoto-Oliveira-Virgule.
Nikanor voit sans doute loin, et bien loin.
Ce qui ne va pas dans le sens de sécuriser les parties déjà présentes à KML.

La mine souterraine de Kamoto, actuellement entre les mains de KML, fut, avant son éboulement en 1991, la plus im­portante mine congolaise de cui­vre et de cobalt de la Générale des carrières et des mines (Gecamines).

Des sources concordantes renseignent qu’une lutte de pouvoir fait rage derrières les opé­rations boursières menées par Camec et Nikanor.
Même si la lutte se passe bien en dehors des frontières congolaises, - elle est bien suivie par Kinshasa où des intérêts politiques parfois diver­gents s’opposent dans la sphère la plus élevée du pouvoir.

Camec, c’est bien la mul­tinationale minière dans laquelle opère le Zimbabwéen blanc Billy Rautenbach qui, malgré l’expul­sion de la RDC dont il a fait ob­jet, demeure sur le sol congolais à travers l’entreprise minière Boss Mining - la première à avoir réalisé tout récemment sur le sol congolais une électrolyse de cuivre à 99,99% après la Gecamines à sa belle époque.

Et, en citant KML, l’on se réfère directement à Georges Forrest, ce géant belgo-congolais de l’industrie minière au Katanga.

Face à Nikanor, les 2 rivaux d’hier, à savoir Billy Rautenbach et Forrest, comme le rapporte le journal sud-africain "The Sunday Independent", ont décidé de faire bloc pour contrer l’hégémonie de Nikanor.

Le même journal sud-africain souli­gne que c’est le 18 août courant que l’on devrait savoir qui de Camec et de Nikanor aura de l’emprise sur la mine souterraine de Kamoto par la voie de KML.

Mais, déjà, indique la source, Nikanor a d’ores et déjà acquis 17% de KML.

Toujours selon le même journal, Georges Forrest, grand actionnaire de KML, ma­nifesterait de penchant à céder ses actions à Camec.

Pas de logique économique !

Mais, à côté de la guerre boursière se déroule une autre de grande envergure.
Celle-ci est bien politique dans la mesure où elle est loin de ne prendre en compte que les intérêts capita­listes, régulés par la bourse des valeurs mobilières où sont cotées différentes firmes en présence.
C’est dans l’arène même du pou­voir que cette bataille se déroule.
Elle oppose bien évidement des camps aux intérêts bien divergents.

Là où la logique économi­que devait prévaloir, c’est plus le rapprochement à tel ou autre jugé influent dans la sphère du pou­voir qui prime.

Chacun de son côté a mobilisé son artillerie, ne ménageant aucun moyen de combat.
Tous les coups sont permis pourvu que l’objectif soit at­teint.

Mais, la question. : "Se sou­cie-t-on dans tous ces scénarios de l’intérêt de la RDC ?" Quand les géants se seront réconciliés, que restera-t-il alors de l’Etat congo­lais ?

Ce sont toutes ces ques­tions que l’opinion se pose au regard de la tournure - malheu­reuse certes - qu’a prise cette affaire.

Il devient bien évident que la bataille que se livre les 2 groupes miniers n’est nul­lement dans l’intérêt de la RDC.

Elle est comme les autres qui l’ont précédée au bénéfice des seules multinationales qui ont trouvé en RDC un terrain de prédilection pour s’exercer.

Quant à Kinshasa, l’on discute à travers une commission spéciale de revisitation des con­trats miniers, les multinationales minières ont leur regard ailleurs et ne se préoccupent nullement de ce qui se passe en RDC.

Le gouvernement peut beau enta­mer la procédure de revisitation des contrats, les opérateurs mi­niers ne s’en émeuvent outre mesure.

C’est au niveau des bourses occidentales que se dé­roule la vraie bataille, celle par laquelle la RDC sera, si on n’y prend garde, dépouillée du con­trôle de ses ressources minières.

Le même journal sud-africain renseigne que tout récemment KML a pris ses distances de Camec, sans doute poussé par le fait que Rautenbach n’est pas en bonne intelligence avec le gouvernement de Kinshasa.

Que lui reste-t-il donc à faire ?
Sinon chercher des alliés sûrs et effi­caces pour renforcer sa ligne d’attaque face aux assauts répé­tés de Nikanor.

Il y a de la poussière en l’air au Katanga.

Et, le dénoue­ment de la crise n’est pas pour demain même si le journal s’est hasardé à annoncer la date du 18 août 2007.

Ce qui est sûr, c’est que le dernier mot revient au gou­vernement congolais qui doit fi­nalement réussir à imposer son point de vue.

N’est-ce pas aussi une façon pour lui de réaliser le vœu exprimé par le ministre des Mines lors de l’installation officielle de la commission des con­trats et conventions signées par les entreprises publiques et d’éco­nomie mixte dans le secteur mi­nier, c’est-à-dire arriver à « faire respecter » l’Etat congolais pour que le peuple congolais trouve son compte dans ses richesses ?
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